Les immigrés frappés par la pauvreté et les bas revenus
Les immigrés ont un niveau de vie médian inférieur de 25 % à celui des non-immigrés. Leur taux de pauvreté approche les 31 % contre 13 % pour les personnes nées en France.
19 avril 2022
https://www.inegalites.fr/Les-immigres-frappes-par-la-pauvrete-et-les-bas-revenus - Reproduction interditeLes immigrés ont un niveau de vie médian [1] mensuel de 1 358 euros (après impôts et prestations sociales), contre 1 812 euros pour les non-immigrés, soit 25 % de moins selon les données 2018 de l’Insee. Cet écart masque des différences selon le pays d’origine. Les personnes nées en Afrique ont un niveau de vie médian mensuel de 1 199 euros, contre 1 622 euros pour celles originaires d’un pays d’Europe.
Niveau de vie selon l'origine Unité : euros | |
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Niveau de vie mensuel médian | |
Immigrés | 1 358 |
- Nés en Afrique | 1 199 |
- Nés en Europe | 1 622 |
- Nés dans un autre pays ou apatrides | 1 316 |
Non-immigrés | 1 812 |
Ensemble | 1 771 |
Source : Insee – Données 2018 – © Observatoire des inégalités
30,7 % des immigrées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [2]. C’est 2,3 fois plus que parmi les non-immigrés. Pour les personnes nées en Afrique, le taux de pauvreté est même de 39,5 %, contre 17,6 % pour les immigrés nés en Europe. Les immigrés représentent un peu moins de 20 % des personnes pauvres, soit deux fois plus que leur part dans la population totale.
La pauvreté selon l'origine Seuil de pauvreté de 60 % du niveau de vie médian Unité : % | |||
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Nombre de personnes pauvres en milliers | Taux de pauvreté en % | Part de la population pauvre | |
Immigrés | 1 780 | 30,7 | 19,1 |
- Nés en Afrique | 1 060 | 39,5 | 11,1 |
- Nés en Europe | 359 | 17,6 | 3,8 |
- Nés dans un autre pays ou apatrides | 345 | 35,0 | 3,7 |
Non-immigrés | 7 541 | 13,2 | 80,9 |
Ensemble | 9 327 | 14,8 | 100 |
Source : Insee – Données 2018 – © Observatoire des inégalités,
Plusieurs facteurs se mélangent pour expliquer ces bas niveaux de vie. En moyenne, les immigrés sont plus jeunes que la population totale, or le niveau de revenu augmente avec l’âge. Ils vivent dans des familles souvent plus nombreuses, ce qui réduit le niveau de vie qui est comptabilisé par personne. Les immigrés touchent des salaires inférieurs aux non-immigrés, car ils occupent des emplois plus souvent précaires et moins qualifiés, en raison notamment d’un niveau de diplôme plus faible en moyenne que celui de l’ensemble des actifs.
Ce n’est pas tout. Les immigrés sont aussi victimes de discriminations du fait des employeurs qui font qu’ils gagnent moins. Lorsqu’ils n’ont pas la nationalité française, tout particulièrement s’ils ne sont pas issus de l’Union européenne, les immigrés sont interdits d’emploi dans une grande partie de la fonction publique et leurs diplômes ne sont pas toujours reconnus.
Au bout du compte, les immigrés rencontrent deux types de difficultés. D’un côté, celles que subissent l’ensemble des personnes peu qualifiées, dans un pays où le diplôme joue un rôle central : les inégalités sociales. De l’autre, certaines qui sont liées à leurs origines – soit au fait de ne pas détenir la nationalité française, soit du fait de leur couleur de peau ou de leur patronyme notamment – : les discriminations.
Photo / © Ivan Constantin
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